« Un Petit Francisque Michel », médiéviste, bibliomane romantique, mauvais élève de Charles Nodier

Autores

  • Didier Barrière Imprimerie nationale

DOI:

https://doi.org/10.5007/fragmentos.v31i0.8400

Resumo

Le Lyonnais Francisque Michel (1809-1887) a laissé l’image d’un érudit passionné de vieux livres, spécialisé dans le Moyen Âge. Malgré son échec au concours de l’École des chartes, il acquit précocement une réputation de savant, et fut nommé en 1839 à la faculté des lettres de Bordeaux, où il s’exila. Durant ses années parisiennes (1829-1839), il fut néanmoins proche du romantisme et fréquenta l’Arsenal. Le maître des lieux condescendit, à la fin de 1830, à cautionner de son nom une supercherie de Michel, Chroniques françoises de Jacques Gondar. Michel se crut alors élu dans le petit cercle des intimes de Nodier, avant que son sans-gêne n’entraînât un efroidissement de leurs relations. L’attitude de Nodier envers Michel se caractérise par un grand respect pour son érudition, exempt de véritable familiarité. Leur goût commun pour la supercherie littéraire nous fait nous interroger sur un canular fameux dont on a crédité Nodier, l’affaire du bibliomane assassin ; plusieurs arguments militent pour faire de Michel l’auteur de cette fiction. Cette évocation de la jeunesse de Francisque Michel permet de constater que Nodier a exercé sur lui une indéniable influence, que l’élève n’a pas su exploiter. Le jeune homme est un bibliomane digne du maître, mais son incapacité littéraire le relègue parmi les épigones qui n’ont pas compris l’originalité profonde du conteur de l’Arsenal.

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Publicado

2008-12-03

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Artigos